De l'eau gratuite, mais à quel prix ?
Nul ne l’ignore, l’eau sera l’or bleu de demain. Fournie par les réseaux de distribution, elle est également mise à disposition « gratuitement » par la nature. Si nous faisons tout pour ne pas la retrouver de manière fortuite dans nos constructions, sa récupération est tout à fait possible pour différents usages et s’avère rentable à moyen terme.
- Quelques chiffres
Les statistiques démontrent qu’en Belgique, il est possible de récolter en moyenne 0,80 m3 d’eau par m2 de toiture rapportée à l’horizontale. Ainsi, si votre toiture en projection horizontale totalise 100 m2, vous pouvez espérer récolter 80 m3 par an, soit 6666 litres par mois. À raison de 0,0045 €/litre, cela représente une économie d’environ 360 €/an.
- Pour quelles utilisations ?
La pose de filtres-tamis de base (de 50 à 150 µm) permet de récupérer cette eau gratuite pour les lessives, le rinçage des toilettes et le jardinage, ce qui représente statistiquement 54 % de la consommation moyenne d’un ménage en Belgique, à savoir 7000 litres environ, pour 4 personnes.
Si l’eau pluviale récoltée est gratuite, sa qualité n’est pas contrôlée comme celle de l’eau du réseau de distribution. Elle peut présenter des variations bactériologiques ou des changements de couleur. Par exemple, il a été constaté que l’eau en provenance des toitures plates végétalisées ou percolant sur des matériaux se dégradant sous l’action des rayons UV peut présenter une coloration importante. Ce problème peut être résolu grâce à la pose de filtres à charbon actif.
- La nécessité d’une double installation
Le principe de récolte est assez simple. L’eau est stockée dans une citerne d’où elle est extraite par une pompe, elle est ensuite filtrée et renvoyée vers les points de distribution. Vous ne pourrez toutefois utiliser vos eaux pluviales sans un minimum de précaution : afin de ne pas contaminer le réseau de distributionpublic, un double réseau doit être prévu. Aucun contact ne peut se produire entre les eaux pluviales récoltées et l’eau du réseau de distribution. Ces deux réseaux doivent être physiquement différents. Il existe toutefois sur le marché actuel, quelques systèmes permettant cette déconnexion sans un double réseau complet, mais ils sont rares. Dans la plupart des cas, un double réseau sera nécessaire.
Ne perdez pas de vue que, si la Région wallonne, contrairement à ses voisines flamande et bruxelloise, est épargnée à ce jour par des contrôles restrictifs concernant les réseaux d’adduction et d’évacuationdeseaux pour les habitations, ce ne sera plus le cas en 2017 ou 2018.
- Utilisation parcimonieuse de l’eau et PEB
Moins payer pour votre consommationd’eau passe également par une diminution du gaspillage. Depuis 2010, la déferlante PEB semble avoir quelque peu mis de côté la récupération de l’eau et sa gestion rationnelle. Si les calculs de performances énergétiques s’attèlent à réduire la production d’eau chaude, elle ne prend pas en compte de manière directe les économies d’eau que vous réaliserez en positionnant les appareils de production à proximité des points de puisage, en évitant que le robinet ne coule longuement avant d’avoir de l’eau chaude ou en préconisant la pose d’appareils à faible débit. Et pourtant la quantité d’eau utilisée y est directement liée. La PEB influence donc notre consommation d’eau sans en tenir compte directement dans ses indicateurs.
Si le principe de récolte des eaux pluviales est assez simple en lui-même, son intégration dans la globalité d’un projet, déjà contrôlée en Flandre et en Région bruxelloise, nécessitera quelques précautions afin de répondre également aux contrôles programmés en Région wallonne pour 2017-2018.
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