Choisir un châssis, bien plus qu'une affaire d'isolation
Uw, Uf, Ug : qu’est ce que c’est que ça
Cela a été dit et redit, et on le dira encore... Plus les bâtiments seront isolés, moins élevée sera votre consommation énergétique. Les fabricants de châssis l’ont également bien compris. En effet, tant leurs profils que les vitrages atteignent des capacités isolantes très importantes. Mais de nos jours, choisir un châssis ne se limite plus à choisir un matériau (bois, PVC, Alu…), une couleur et un vitrage. Ce choix induit également une réflexion quant à la pose de celui-ci. Faisons le point sur la question.
Rappelons pour commencer que le coefficient global d’isolation d’un châssis est calculé en tenant compte du coefficient d’isolation du profilé, du coefficient d’isolation du vitrage, ainsi que du coefficient thermique de l’espaceur entre le châssis et les vitrages. Votre architecte ou responsable PEB peut vous détailler le calcul effectué proportionnellement à la surface et à la longueur des éléments constituant le châssis.
Uw, Uf, Ug : qu’est ce que c’est que ça ?
Vous le constaterez lors de votre visite du salon, les documentations proposées reprennent des données d’isolation Uw, Uf ou Ug. Sur base de celles-ci, vous pourrez comparer les caractéristiques de différents châssis.
Rappelons que la valeur U caractérise la conductivité thermique, c’est-à-dire la quantité de chaleur (Watt) qui s’échappe par unité de surface (m2) et par degré d’écart (K) entre l’intérieur et l’extérieur au travers d’un matériau. Elle s’exprime en W/m2K.
- La valeur Uw (U window) définit l’ensemble d‘un châssis en prenant en compte le profilé, le vitrage et l’intercalaire du vitrage
- La valeur Uf (U frame) se rapporte au profilé du châssis
- La valeur Ug (U glass) se rapporte au vitrage
Des châssis composites et innovants
Depuis de nombreuses années se côtoyaient les châssis en bois, en PVC, en aluminium et plus rarement en acier. Les plus performants atteignent un Uf de 0,85 W/m2K. De nos jours, vous pourrez également opter pour des châssis mixtes : bois-aluminium, bois-aluminium-isolant ou encore PVC-aluminium. Le but de cette mixité étant de combiner les meilleures caractéristiques techniques de chacun des composants. Ils peuvent atteindre respectivement des coefficients Uf de 0,8 W/m2K, 0,64 W/m2k et 1,4 W/m2K.
Ne pas vous limiter aux valeurs U
Alors que la course à l’optimisation des coefficients U continue, une nouvelle problématique est apparue : celle des jonctions avec le gros œuvre du bâtiment. En effet, les murs étant de plus en plus épais, la position de la fenêtre par rapport à la structure se modifie également. La problématique de l’isolation se combine dès lors avec celle de l’étanchéité à l’air. Cette juxtaposition de deux contraintes nécessite des techniques de plus en plus innovantes pour assurer les continuités nécessaires.
1. La membrane d'étanchéité, la solution la plus fréquemment utilisée
Devenues incontournables en construction neuve, les membranes d’étanchéité à l’air collées aux châssis et insérées dans les finitions intérieures se retrouvent sur la majorité des chantiers. En ajoutant un joint ou une latte de compression à la colle de fixation sur le châssis, cette technique offre d’excellents résultats. Toutefois, les corps de métiers successifs devront être attentifs à ne pas percer ces membranes, au risque d’en annuler l’efficacité. En effet, tant le menuisier que le plafonneur ou le poseur de tablette devront être attentifs à ne pas endommager cet accessoire devenu indispensable.
2. La pose d'un cadre réalise in situ
Réalisé en bois ou en matériau étanche à l’air, ce cadre vient s’insérer directement dans le gros œuvre avec le châssis. Au préalable, l’étanchéité à l’air aura été traitée entre le châssis et ce cadre. Une fois l’ensemble posé, il conviendra d’étanchéifier le raccord entre le cadre et le gros œuvre. Contrairement aux idées fréquemment rencontrées sur chantier, de la mousse expansive n’est pas étanche à l’air. La pose de membranes s’avérera donc indispensable.
L‘avantage de cette technique est de présenter moins de risques de dégradation, une fois le cadre posé sur chantier. Si vous optez pour cette solution, vous-même ou votre architecte devrez adapter les dimensions de la baie pour y poser le châssis et son cadre. En effet, alors que les battées (parement extérieur recouvrant le châssis) mesurent généralement 5 à 6 cm pour une pose sans cadre, il faudra en prévoir environ 10 cm pour permettre d’y insérer également le cadre.
3. La pose d'un caisson préfabriqué
Afin de résoudre en une même opération les problèmes d’isolation et d’étanchéité à l’air, certaines firmes proposent des caissons isolés préfabriqués en usine pour réaliser cette jonction délicate. Cette solution est à étudier au cas par cas en fonction de l’esthétique recherchée et du type de châssis envisagé.
Ne pas négliger les règles des nœuds PEB conformes
Quelle que soit la solution choisie, en constructions neuves ou assimilées à du neuf, la pose des châssis devra répondre également aux règles des nœuds constructifs PEB conformes. Cette conformité dépendra essentiellement de la surface de contact entre l’isolant de la façade et le châssis. Nous vous renvoyons à d’autres articles à ce sujet ou à votre responsable PEB pour le détail précis du calcul.
Comme fréquemment constaté depuis l’application des directives PEB, les solutions techniques de mise en œuvre et les produits évoluent. Cette évolution nécessite une coordination de plus en plus accrue entre les différents corps de métier. Seule une parfaite communication entre ceux-ci permettra d’obtenir les performances espérées. La communication, un des défis majeurs en ce début de 21ème siècle..