Interdire les ponts thermiques ?

Interdire les ponts thermiques

Depuis quelques années et la mise en application de la PEB, on ne devrait plus parler de ponts thermiques

L’appellation « pont thermique » fait se dresser les cheveux sur la tête des maîtres  de l’ouvrage alors qu’elle les fait s’arracher aux concepteurs, aux responsables PEB et aux entrepreneurs pour les éviter ! Toute construction en comporterait… Finalement, est-ce vraiment un problème ? Quelles en sont les conséquences potentielles ?

Une appellation contrôlée ?

Depuis quelques années et la mise en application de la PEB, on ne devrait plus parler de ponts thermiques, mais de nœuds constructifs. Ceux-ci caractérisent une interruption ponctuelle ou linéaire de l’isolation d’une paroi. À défaut d’être correctement résolu -  comprenez «résolu de manière PEB-conforme selon différents critères normatifs PEB» - le nœud constructif devient un pont thermique. Il devient dès lors pénalisant pour le résultat des calculs PEB!



Dangereux, le pont thermique ?

Ne nous voilons pas la face, la majorité des constructions comportent des ponts thermiques. C’est presque inévitable. L’espaceur entre les vitrages d’un double ou d’un triple vitrage constitue un pont thermique, de même que les crochets de fixation des briques de parement au travers de l’isolant, un trou pour un passage de hotte ou une fente sous une porte d’entrée.

Le pont thermique deviendra problématique si sa température de surface interne diminue suffisamment pour que l’humidité ambiante de la construction vienne y condenser.

Ces développements de moisissures apparaissent dès que l'humidité de surface dépasse 70 %. Ils deviennent généralisés entre 75 et 80 % et inévitables au-dessus de 80 %. Les ponts thermiques ne seront gênants que si la pièce où ils se situent n’est pas suffisamment ventilée et que la température de surface de la paroi au droit du pont thermique est suffisamment faible.

Financièrement pénalisant ?

En cas de constructions neuves ou de rénovations lourdes, le niveau d’isolation global K doit être calculé et aura une influence sur le niveau E de consommation théorique, indicateur principal du certificat énergétique. L’influence des nœuds constructifs « non conformes » n’est pas négligeable sur ces indicateurs K et E. Si ce niveau E n’est pas atteint, l’Administration peut délivrer une amende administrative.

Donc, oui, la non-résolution des nœuds constructifs, outre les désagréments liés à l’apparition de moisissures et de phénomènes de condensation, peut avoir un impact financier pour le maître de l’ouvrage, sans oublier la consommation énergétique qui sera sensiblement plus élevée. Nuançons toutefois, que cet impact doit être calculé au cas par cas.

Outre ces aspects financiers, un pont thermique ne sera donc réellement gênant que si le taux d’humidité de la pièce où il se situe est important et qu’il est à l’origine de moisissures ou de condensation sur la paroi concernée.

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