Comment nous chaufferons-nous en 2050 ?
Place à l’horizon 2050
Après l’horizon 2020 et ses objectifs 3x20, place à l’horizon 2050 ! Il est vrai que cette date peut paraître bien lointaine…Et pourtant, différents plans et mesures sont déjà en place ou en cours de mise en place aujourd’hui pour la Wallonie qui envisage pour cette échéance une économie plus pauvre en carbone grâce à une diminution de la consommation d’énergie nécessaire, à la modification du mix énergétique et éventuellement des systèmes de captures et de stockage du CO2.
Les effets concrets de ces mesures sur le climat ne seront sans doute perceptibles que 30 à 50 ans plus tard. Nous ne serons sans doute plus là pour disserter… Toutefois, un développement durable, n’est-ce pas assurer nos besoins en préservant les capacités des générations futures de répondre aux leurs ? Dès lors, comment s’y prendre concrètement pour y arriver ?
Pour diminuer les besoins de chauffage, maximisez votre isolation
Il n’y a pas de secret, consommer peu pour le chauffage passe obligatoirement par la mise en place d’une isolation efficace et performante, qu’il s’agisse de constructions neuves ou de rénovations. Moins vous aurez de besoins en chaleur et moins vous consommerez.
Ne perdez aucun rendement de vue
Les normes Erp (pour Energy-relate Products), mises en œuvre depuis 2015, visent avant tout à mettre en œuvre des appareils ou des combinaisons de systèmes présentant un rendement optimal. Pour mémoire, cette directive tend, par des labels affichant l’IEE (Indice d’Efficacité Énergétique), à supprimer dans le futur les produits qui induisent des consommations énergétiques importantes. Pour les appareils de chauffage, les labels, communs à tous les pays de l’Union européenne, varient entre A+++ (vert) et G (rouge). Ils donnent une idée du rendement saisonnier du produit ou du système, c’est-à-dire les performances sur une année de fonctionnement et pas uniquement sur un test ponctuel.Toutefois, le chauffage ne se limitant pas à un système de production, il est important de maîtriser également les rendements de distribution (par l’isolation des conduites principalement dans les espaces non chauffés), d’émission (par le choix des types de radiateurs ou de convecteurs, ou de chauffage sol), ainsi que par le choix du système de régulation qui vous fournira la température souhaitée, où vous en avez besoin et lorsque vous en aurez besoin.
Retour vers le futur pour une mixité de systèmes
Chaque système de production, qu’il s’agisse d’une chaudière à condensation, d’une pompe à chaleur, d’une station de cogénération ou d’un radiateur électrique, possède ses avantages et ses inconvénients. Le système parfait n’est pas encore connu.
À l’entre-saison, les rendements d’une pompe à chaleur captant des calories dans l’air extérieur seront optimaux, alors que par grand froid, ils chuteront. C’est pourquoi les systèmes couplant les pompes à chaleur et les chaudières à condensation présentent une mixité intéressante, s’ils sont bien paramétrés.
À l’entre-saison, en automne ou au printemps, un chauffage électrique peut être suffisant pour fournir les calories dans les pièces utilisées en fonction de la période d’occupation (matin, journée ou soirée). Ce sera parfois l’occasion d’utiliser les kWh éventuellement produits en excédant par des panneaux photovoltaïques.
Il en va de même pour les chauffages d’appoint au bois ou à toute autre ressource de provenance locale.
Ne nions toutefois pas l’évidence, installer un système mixte coûte plus cher à la pose qu’installer un système unique. À l’heure actuelle, le coût de l’énergie ne permet que rarement de rentabiliser à court terme de tels systèmes. C’est d’autant plus le cas lorsque les besoins en énergie et les consommations deviennent moins élevés. Un calcul précis du retour sur investissement influencera sans doute vos choix, tout en restant conscient que prévoir l’évolution des prix des combustibles relève de l’art de la divination.
Un maximum d’énergies renouvelables
Pour arriver à un objectif comme celui défini en 2050, nul ne peut douter de la nécessité d’utiliser au maximum l’énergie solaire disponible et plus seulement à concurrence de 20%. Cela induit toutefois de pouvoir stocker cette énergie.
Si l’énergie solaire est récoltée par des panneaux photovoltaïques, la pose de batteries, dont les développements se commercialisent de manière croissante deviendra nécessaire afin d’utiliser en hiver ou de nuit l’électricité produite en été et en journée.
En cas de pose de panneaux solaires thermiques, la pose de boiler tampon permettra de stocker la chaleur emmagasinée et de la redistribuer en temps opportun.
Récupération de chaleur
Dans cette logique, plus aucune calorie ne doit s’échapper de votre bâtiment. Les systèmes de récupération sur la ventilation peuvent permettre de réinjecter de l’air frais préchauffé ou de chauffer le boiler destiné à votre chauffage.
Vous l’aurez compris, il n’est pas possible d’équiper un bâtiment d’un système de chauffage sans réfléchir fondamentalement à la manière d’utiliser les systèmes présents sur le marché et de mixer ceux-ci. À vous de réfléchir avec votre architecte, votre responsable PEB, vos entrepreneurs à comment permettre de répondre à vos besoins et de répondre aux objectifs ambitieux que la Wallonie s’est fixés pour 2050 !