Trois points d'attention en construction neuve
La base de la réflexion : l’isolation
Voilà plus de cinq ans que les normes PEB sont entrées en application. Depuis lors, pour les constructions neuves, la méthode de calcul des performances énergétiques n'a cessé d'évoluer et de s'affiner. Les techniques constructives ont suivi cette évolution afin de maximiser les différents indicateurs : niveau global d’isolation k, consommation théorique E, inertie thermique et indice de surchauffe.
La base de la réflexion : l’isolation
Optimiser le niveau d'isolation passe par la résolution de ce défi : augmenter l'épaisseur des couches isolantes sans augmenter l'épaisseur des murs, tout en conservant un maximum d’inertie thermique. Dans cette optique, les fabricants imaginent de nouvelles solutions qui améliorent leurs produits présents sur le marché. La valeur lambda des isolants les plus performants avoisine actuellement les 0,020 W/m2K alors qu’il y a une quinzaine d’années, la moyenne pour les isolants posés était d’environ 0,035 W/m2K. Rappelons que plus cette valeur lambda est faible, plus le matériau est isolant.
Dans cette course à la performance, le recours à des murs en ossature permet d'augmenter la quantité d'isolant mis en œuvre entre les éléments portants, sans générer de perte d'espace par une surépaisseur des murs.
Dans cet ordre d’idée, les caractéristiques thermiques de chaque matériau composant les parois seront également importantes. De nos jours, même les blocs porteurs, en béton ou en terre cuite, deviennent isolants. Les châssis n'échappent pas à cette problématique : la composition de l’espaceur entre le châssis et le vitrage est également prise en compte. Nous vous envoyons à l'article relatif aux châssis dans ce même magazine pour plus de détails à ce sujet.
Un matériau isolant étant essentiellement composé d’air, sa masse n’est pas importante. Or, quelles que soient les techniques choisies pour votre nouvelle construction, un minimum de masse devra être conservé afin d'éviter des phénomènes de surchauffe bien désagréables lorsque le soleil sera au zénith. Lors de la réalisation de calculs PEB, les éléments suivants sont considérés comme massifs : 20 cm de béton cellulaire, 14 cm de terre cuite ou de béton léger, 16 cm de hourdis en béton, 9 cm de brique pleine ou de béton lourd. Idéalement, au moins 80 % des parois de votre construction devraient en être composées.
La ventilation et l’étanchéité à l’air, des éléments indissociables de l’isolation
Pour toutes nouvelles constructions, les choix relatifs à l'isolation thermique ne peuvent éluder les questions relatives à la ventilation et à l'étanchéité à l'air que nous développerons dans d’autres articles.
Un maximum de rendement pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire
Outre l’isolation, la ventilation et l’étanchéité à l’air, d’autres paramètres vont également influencer l’indicateur de consommation théorique. Il s’agit des installations de production d'eau chaude de chauffage et d’eau chaude sanitaire.
Pour le chauffage, le choix du système et les rendements de l'installation seront directement influencés par les choix opérés au niveau de l'isolation du bâtiment. Certaines constructions neuves super-isolées ne nécessiteront que des petits radiateurs électriques ou même un poêle à bois pour assurer votre confort pendant les périodes plus froides. Les nouveaux systèmes de chauffage seront de plus en plus fréquemment couplés à des systèmes de ventilation, ou composés de plusieurs micros systèmes (chaudière, cogénération, pompe à chaleur…) qui fonctionneront en cascade ou simultanément afin de maximiser leur rendement.
Afin de diminuer davantage leur consommation énergétique, les apports solaires gratuits ne peuvent être négligés. La pose de panneaux photovoltaïques pour alimenter des pompes à chaleur, par exemple, s’avèrera un choix très performant et très bien valorisé lors d’une certification énergétique. Les panneaux solaires thermiques alimenteront quant à eux un boiler tampon lorsque le soleil sera au zénith. Celui-ci redistribuera la chaleur au moment opportun.
En complément du chauffage, un dernier point reste à prendre en compte : la production d'eau chaude sanitaire. Outre le recours à des systèmes performants similaires à ceux mis en oeuvre pour le chauffage, la réflexion concernant l'eau chaude sanitaire devra s'accompagner d'un positionnement judicieux des différents points de puisage (évier, lavabo, douche, bain…) au sein de la construction. Un principe doit prévaloir : minimiser les distances entre l'appareil de production et les appareils de puisage. Cela induira parfois de prévoir plusieurs petits appareils de production décentralisés.
Réaliser une construction neuve performante nécessite de prendre en compte tous ces paramètres. Vous obtiendrez ainsi un certificat avec un maximum de smileys verts, un plus pour la planète et un excellent investissement financier ! La meilleure énergie n'est-elle pas celle que l'on ne consomme pas ?